đ Contexte :
Dans cette affaire, une assurĂ©e avait souscrit une assurance automobile « tous risques » pour son vĂ©hicule. En 2020, son fils, dĂ©signĂ© comme conducteur, a dĂ©clarĂ© un accident Ă GenĂšve. Cependant, une enquĂȘte a rĂ©vĂ©lĂ© que le conducteur rĂ©el n’Ă©tait PAS le fils, comme initialement prĂ©tendu, mais un ami de ce dernier, qui conduisait sans permis et avait pris la fuite aprĂšs avoir endommagĂ© trois vĂ©hicules stationnĂ©s⊠Ce dĂ©tail â crucial ! -, dĂ©libĂ©rĂ©ment cachĂ© lors de la dĂ©claration initiale, a rĂ©vĂ©lĂ© un schĂ©ma de fraude visant Ă dissimuler les vĂ©ritables circonstances de lâaccident.
âïž Arguments juridiques clĂ©s :
1ïžâŁ ResponsabilitĂ© de lâassurĂ©e :
Les dĂ©fendeurs ont tentĂ© de disculper l’assurĂ©e en affirmant quâelle nâavait pas participĂ© Ă la dĂ©claration du sinistre. Toutefois, en tant que titulaire du contrat dâassurance, lâassurĂ©e restait soumise Ă l’obligation de bonne foi dans la dĂ©claration des sinistres.
2ïžâŁ Fausses dĂ©clarations et mauvaise foi :
Il a Ă©tĂ© prouvĂ© que le fils de l’assurĂ©e avait sciemment dissimulĂ© les faits RĂELS pour couvrir son ami, qui conduisait sans permis au moment de lâaccident. Ces fausses dĂ©clarations visaient Ă obtenir une indemnisation pour un sinistre NON COUVERT par le contrat. En consĂ©quence, l’assureur a exigĂ© la restitution des sommes versĂ©es pour gĂ©rer le sinistre : 235 ⏠de frais d’expertise et 22 633 ⏠d’indemnisation aux tierces victimes de l’accident.
â ïž DĂ©cision :
Le tribunal a jugĂ© que la clause de dĂ©chĂ©ance des garanties d’assurance Ă©tait inopposable, car les conditions gĂ©nĂ©rales et particuliĂšres n’avaient pas Ă©tĂ© signĂ©es par lâassurĂ©e. Cependant, en raison des fausses dĂ©clarations, le tribunal a appliquĂ© l’exception d’inexĂ©cution, condamnant lâassurĂ©e et son fils. En effet, conformĂ©ment Ă lâarticle 1104 du Code civil, les contrats doivent ĂȘtre nĂ©gociĂ©s, formĂ©s et exĂ©cutĂ©s de bonne foi. Dans ce cas, la fausse dĂ©claration avait pour but de tromper lâassureur et d’obtenir une indemnisation illĂ©gitime.
Cette dĂ©cision extrĂȘmement bien motivĂ©e rappelle que « le contrat dâassurance demeure soumis aux principes de droit commun applicable Ă tout contrat et, par consĂ©quent, lâobligation dâexĂ©cuter un contrat de bonne foi sâimpose Ă©galement aux assurĂ©s » et « quâil appartient [ensuite] au juge de dĂ©cider dâaprĂšs les circonstances, si lâinexĂ©cution par lâune des parties de ses obligations est suffisamment grave pour affranchir lâautre partie des siennes. »
đ TJUD THONON-LES-BAINS, 30/09/2024, RG n°21/02302